P1XC3L 1,618 (38;22)

« P1XC3L 1,618 » est une série de sculptures collaboratives sur pierre, questionnant la définition d’être auteur, entre l’artiste et l’acquéreur de l’œuvre.
Chaque panneau « P1XC3L » est unique par ses dimensions et le nombre de pixels de marbre que sa trame comporte. L’ensemble des panneaux « P1XC3L » forment le corpus « P1XC3L 1,618 ».

« P1XC3L » s’inscrit dans un espace de travail, dans lequel l’auteur ne définit pas l’œuvre lui-même. Avant l’arrivée d’un public, n’existent que des objets. C’est l’entrée en jeu de l’acquéreur de l’œuvre, qui modifie le statut « d’objet artisanal » à « œuvre d’art ». L’œuvre n’a d’existence que par la tension qu’elle crée entre un auteur et celui qui prend possession de l’objet.
L’art, c’est de l’émotion cristallisée. L’objet ne prend le statut d’œuvre d’art que dans la mesure où il génère une émotion. Est-ce l’artiste qui fait naitre cette émotion, ou est-ce le public qui apporte son émotion et la déverse dans l’objet ? Je veux mettre en lumière cette émotion, par une implication directe du public à la mutation de l’objet en œuvre.
Je ne peux pas me contenter de mes intentions, mon parcours, mes émotions. Je dois créer un espace de collaboration entre le public et moi.
Je crée des trames de pixels, pour y impliquer le public. Je crée un cadre, un vocabulaire graphique, que je transmets vierge de sujet, à son acquéreur, mon co-auteur, qui a pour mission de finaliser l’œuvre en modifiant l’espace graphique par sa confrontation directe à la matière du panneau.
Chaque panneau est une trame de marbre, fournie avec une massette et un ciseau. Chaque panneau ne deviendra Œuvre que lorsque la rencontre avec un acquéreur aura eu lieu. Je dissocie mon rôle d’artiste-sculpteur-auteur, je cède ma place de praticien-sculpteur, je donne la main au public-co-auteur.

Chaque panneau est unique, et a une valeur qui lui est propre.

Pour que l’expérience soit pleine, qu’il n’y ait pas d’interférence externe, j’ai conçu des trames « P1XC3L » de différentes tailles, avec une méthode de détermination du prix rigide, intransigeante, égalitaire, fonction linéaire du nombre de pixel. Il n’y a pas de spéculation, pas de négociation. Il n’y a que des choix personnels.
J’ai fixé une valeur universelle de référence, qui est un point d’équilibre naturel entre le matériel, l’universel, et l’imaginaire : phi, le nombre d’or. Je déclare qu’un pixel égal un virgule six cent dix-huit euros.
L’ensemble du corpus « P1XC3L 1,618 » comporte suffisamment de variation pour proposer des panneaux uniques d’une très large gamme de valeurs possibles, Le prix de votre acquisition n’est donc soumis à aucune influence autre que vous-même.
La tension émotionnelle que vous allez ressentir en vous engageant dans le processus de sculpture, provient entre autres choses de ce que le format que vous allez choisir fondera une partie de la valeur qu’aura l’œuvre à vos yeux.
Le prix d’acquisition de mes trames est un montant symbolique de votre implication dans notre travail de cocréation. La valeur de votre geste, le prix de votre entrée dans mon univers intime, c’est vous qui les connaissez. A chacun sa vie, à chacun sa capacité d’engagement, à chacun son point de déséquilibre. Riche ou pauvre, vous êtes légitime. Vous avez le droit d’acquérir une œuvre d’art. Je vous donne le droit d’être mon co-auteur.
Pour que l'expérience soit forte, je vous invite à choisir une trame qui vous mette en tension. Une trame à la hauteur de votre capacité d’engagement financier, à la hauteur de votre capacité de prise de risque. Et, si je peux me permettre, je vous invite à aller au-delà. Mettrez-vous en danger. Accentuez le trait. Fuyez l'expérience si vous fuyez l’enjeu. Si vous jouez au poker avec des jetons en plastique, vous ne jouez pas au poker. Le niveau de votre prise de risque est un moteur qui génère l’intensité de vos émotions. Ressentez vos peurs, appréciez vos forces, laissez couler les énergies à travers vos gestes.
Je suis à votre côté. Vous êtes face à vous-même. Le monde ne compte pas.